
Grossesse non planifiée? Voici vos options.
Des personnes deviennent enceintes à divers âges et stades de leurs vies. De nombreuses personnes planifient leur grossesse, mais les grossesses non planifiées sont courantes. Chaque année, au Canada, environ 60 % des grossesses ne sont pas planifiées. De celles-ci, près de la moitié conduisent à un avortement, et les autres à une naissance. Lorsqu’il nous faut prendre une décision à propos d’une grossesse non planifiée, il est important de se rappeler que chaque personne est différente et que nous rencontrons tous et toutes des circonstances différentes qui influencent les choix que nous faisons. Faites confiance à la capacité des personnes que vous connaissez à prendre les décisions qui leur conviennent, même si vous réagiriez différemment dans cette situation.
Si vous vivez une grossesse non planifiée, sachez que vous n’êtes pas seul-e. Nous pouvons ressentir toutes sortes de sentiments, de la joie à la peur, en passant par la confusion – toutes ces réactions sont normales et valables.
Il peut être difficile de gérer nos émotions lorsque nous tentons de prendre une décision concernant une grossesse non planifiée. Ceci peut être particulièrement complexe à un certain stade de la vie, lorsque les gens s’attendent à ce que l’on devienne enceinte, ou qu’on envisage de possiblement le devenir un jour.
Parfois, malgré notre désir d’être enceinte, des circonstances de vie peuvent rendre angoissante, insoutenable ou tout simplement impossible l’idée de poursuivre une grossesse. Ou encore, peut-être ressentons-nous une pression devant la fin imminente de nos années de fécondité; ou, si nous avons déjà des enfants, peut-être souhaitons-nous planifier nos familles et espacer les naissances.
Parfois, nous savons exactement ce que nous voulons faire. D’autres fois, cela peut susciter une foule de réflexions contradictoires et une grande confusion. Certain-es ont de nombreuses sources de soutien dans leur entourage; d’autres n’en ont aucune. Une grossesse non planifiée peut occasionner d’importants changements de vie – par exemple, des changements dans une relation, lorsque les idées ou attentes d’un-e partenaire diffèrent des nôtres. Si vous vous sentez dépassé-e par une grossesse non planifiée, le counseling sur les options de grossesse offre un soutien compétent et sans jugement, pour considérer les nombreux facteurs qui influenceront votre décision. Au besoin, téléphonez à la Ligne d’accès pour obtenir des références dignes de confiance en matière de counseling sur la grossesse.
Avortement
L’avortement est l’interruption d’une grossesse. Cela se produit parfois sans intervention, sous la forme d’un avortement spontané (souvent appelé « fausse couche »). Lors d’une intervention d’avortement ou d’un avortement volontaire, l’embryon est retiré ou évacué de l’utérus par un-e fournisseur(-euse) de soins de santé ou au moyen de médicaments. Il existe deux types d’avortement : l’avortement chirurgical ou en clinique (aussi appelé « avortement par aspiration ») et l’avortement médical (où des médicaments sont utilisés pour causer une fausse couche). Ces deux interventions sont sûres et présentent un taux de complications extrêmement faible qui n’a pas d’incidence sur vos chances futures de grossesse.
Quels sont les coûts de l’avortement?
L’avortement chirurgical (par aspiration) est entièrement couvert par l’assurance maladie provinciale ou territoriale. L’avortement médical (Mifegymiso) est également couvert par les régimes d’assurance maladie provinciaux ou territoriaux (sauf au Nunavut, où la plupart des patient-es peuvent accéder à une couverture par les programmes fédéraux) ainsi que par les Services de santé non assurés et le Programme fédéral de santé intérimaire. Si vous avez un avortement et que vous possédez une carte d’assurance maladie provinciale ou territoriale, vous ne devriez pas avoir à payer ces frais de votre poche.
Si vous n’avez pas d’assurance maladie provinciale ou territoriale, certains régimes d’assurance privés couvrent les coûts de l’avortement. Si vous n’avez pas d’assurance privée, certaines cliniques offrent des tarifs réduits ou des programmes d’aide aux personnes non assurées. Téléphonez à notre Ligne d’accès au 1-888-642-2725 pour obtenir du soutien.
Où puis-je avoir accès à l’avortement?
On trouve sur Internet de nombreuses informations confuses et trompeuses quant aux endroits où l’on peut se faire avorter. Pour trouver un-e fournisseur(-euse) digne de confiance, consultez notre répertoire en ligne, téléphonez à notre Ligne d’accès au 1-888-642-2725 ou visitez le site Web Choice Connect.
Les hôpitaux ou cliniques ne publient pas tous des informations relatives à l’offre de services d’avortement. Il est donc important d’utiliser une ressource digne de confiance comme celles indiquées ci-dessus pour trouver des informations à jour.
Il est important de faire attention aux informations trouvées en ligne sur l’avortement et sur les cliniques qui fournissent ce service, car de nombreuses informations erronées sont disséminées par des groupes et individus qui cherchent à réduire l’accès à l’avortement par conviction personnelle.
Avortement médical
L’avortement médical se fait par une combinaison de médicaments (mifépristone et misoprostol) plutôt que des techniques chirurgicales, pour mettre fin à une grossesse. Tout d’abord, on vous proposera une séance de counseling pour s’assurer que vous êtes certain-e de votre décision et que vous n’avez pas été contraint-e de faire ce choix. Ensuite, votre équipe de soins de santé amorcera le protocole d’avortement médical, qui peut impliquer ou non une échographie pour vérifier le stade et l’emplacement de la grossesse, des analyses sanguines et d’autres tests. Les médicaments vous seront remis en main propre ou seront commandés dans une pharmacie proche pour que vous puissiez les récupérer. Il faut une ordonnance pour ces médicaments. Le premier médicament, pris par voie orale, empêche la grossesse de se poursuivre. Le deuxième médicament est dissous entre la joue et la gencive, entre 24 et 48 heures après avoir pris le premier. Cela provoque des crampes et des saignements, qui expulsent les tissus de la grossesse.
Soixante-quinze p. cent (75 %) des personnes trouvent que la douleur associée à l’avortement médical est moyennement inconfortable, alors que 25 % la trouvent plus sévère. Vous pouvez utiliser des analgésiques en vente libre ainsi qu’un coussin chauffant pour plus de confort pendant l’intervention. Le saignement et l’expulsion des tissus commencent dès 45 minutes après la prise du deuxième médicament et se terminent généralement trois ou quatre heures plus tard. Il est normal d’avoir des saignements qui s’estompent au cours de la semaine suivant l’avortement médical; il peut être utile de porter des serviettes hygiéniques pendant cette période. Au Canada, l’avortement médical est offert en début de grossesse, jusqu’à neuf semaines après le premier jour de vos dernières règles.
Analyses sanguines : Selon le protocole de la clinique ou de votre fournisseur(-euse) de soins de santé, une prise de sang rapide avec une seringue de petite taille sera pratiquée avant et après l’avortement médical. L’analyse sanguine permet de mesurer la quantité d’hormones de grossesse (HcG) dans votre sang et de déterminer votre groupe sanguin. Ce test sera répété dans les sept à 14 jours suivant l’avortement médical pour vérifier si ces hormones ont suffisamment diminué, ce qui indique que l’avortement est complet.
Note à propos de l’échographie : En général, les fournisseur(-euse)s de soins de santé exigent une échographie avant de prescrire la pilule abortive. Cela permet de confirmer que le stade de la grossesse correspond à la limite gestationnelle du médicament (9 semaines) et que la grossesse se trouve dans l’utérus (contrairement à une grossesse ectopique qui nécessiterait une intervention médicale). Si vos cycles sont réguliers et que vous êtes absolument certain-e de la date de vos dernières règles, certain-es fournisseur(-euse)s pourraient accepter de vous prescrire le médicament sans échographie, car ce test n’est pas obligatoire. Cela dit, les fournisseur(-euse)s de soins de santé vous proposeront le protocole qui leur convient pour vous offrir les meilleurs soins. Lors de l’échographie, vous pouvez demander à ne pas voir l’imagerie si vous préférez – c’est votre choix.
Dans de rares cas (environ 2 %), les tissus de la grossesse ne sont pas tous expulsés lors de l’avortement médical, ce qui doit être complété par un avortement chirurgical.
Le saviez-vous? Le 29 juillet 2015, Santé Canada a approuvé l’utilisation du médicament abortif RU-486 (aussi appelé « mifépristone »). Au Canada, le régime médicamenteux combinant la mifépristone (RU-486) et le misoprostol a été commercialisé en janvier 2017 sous le nom de Mifegymiso. Ce médicament n’est pas nouveau : il est utilisé depuis plus de 30 ans dans plus de 60 pays et constitue la norme de référence de l’Organisation mondiale de la Santé pour l’avortement médical.
Avortement chirurgical ou en clinique (« avortement par aspiration »)
L’avortement chirurgical (aussi appelé « avortement par aspiration » ou « avortement en clinique ») est le type d’avortement le plus courant au Canada; il est pratiqué par un-e fournisseur(-euse) de soins de santé dans une clinique ou un hôpital. L’avortement chirurgical consiste à dilater le col de l’utérus (l’ouverture utérine) et à retirer délicatement l’embryon ou le fœtus et le tissu placentaire de l’utérus. Cette dilatation s’effectue à l’aide d’un dilatateur (une petite tige aux extrémités arrondies) ou de laminaires insérés dans le col de l’utérus qui grossissent graduellement pour dilater le col. L’intervention commence par une séance d’accueil et de counseling pour confirmer que vous êtes certain-e de votre décision et que personne n’a fait pression pour que vous mettiez fin à votre grossesse. L’intervention proprement dite dure de cinq à 10 minutes, mais on peut s’attendre à rester quelques heures à la clinique, si l’on tient compte de la période d’accueil et de récupération. Les avortements pratiqués en clinique impliquent généralement une anesthésie locale (une petite injection pour engourdir le col de l’utérus avant de le dilater) de même qu’une sédation consciente, c’est-à-dire une combinaison de médicaments pour vous aider à vous détendre (sédatif) et pour bloquer la douleur (anesthésique). Vous serez toujours éveillé-e pendant la sédation consciente, mais vous ne vous souviendrez généralement pas de grand-chose et ne ressentirez pas de douleur pendant l’intervention. La plupart des avortements en milieu hospitalier sont pratiqués sous anesthésie générale, c’est-à-dire que vous êtes endormie durant l’intervention.
L’avortement est légal, sécuritaire et courant, au Canada. Approximativement une personne sur trois qui peut devenir enceinte se fera avorter au cours de sa vie. L’avortement doit être pratiqué autant que possible dans les plus brefs délais, car l’accès est plus facile en stade précoce de gestation. La plupart des avortements ont lieu dans les 12 premières semaines de grossesse. Il n’y a pas de limite légale concernant le moment de l’avortement, au Canada, mais il est actuellement accessible jusqu’à la 24e semaine, et ce dans certaines provinces seulement. Des gens ont besoin de soins d’avortement à différents stades de la grossesse pour diverses raisons; il est donc important de s’assurer qu’ils peuvent accéder aux soins de santé dont ils ont besoin. Pour trouver un-e fournisseur(-euse) près de chez vous, contactez la Ligne d’accès au 1-888-642-2725. Le temps d’attente pour un rendez-vous dans une clinique est généralement d’une à deux semaines; assurez-vous d’appeler dès que possible pour ne pas dépasser la limite de gestation.
Adoption
Si vous choisissez de continuer votre grossesse et de planifier une adoption, plusieurs types d’adoption sont possibles. Puisque les procédures d’adoption varient d’une province à l’autre, il est important de communiquer avec le conseil d’adoption de votre province pour obtenir des informations à jour. Vous trouverez ci-dessous des informations concernant quatre options possibles. Pour plus d’informations, visitez le site Web du Conseil d’adoption du Canada ou Canada Adopts.
Adoption publique
L’adoption publique est coordonnée par des agences publiques ou gouvernementales, comme une agence de protection de l’enfance (p. ex., la Société d’aide à l’enfance) ou le ministère de la Santé et des Services sociaux ou des Services à la famille et à l’enfance. Les services fournis par ces organismes sont confidentiels et gratuits. Un counseling est également offert gratuitement à la famille biologique.
Adoption privée
On appelle « adoption privée » toute adoption qui n’est pas coordonnée par une agence publique. Lors d’une adoption privée, les parents naturels ou futurs parents sont reliés à une personne ou à une famille qui souhaite adopter un enfant. Les ministères provinciaux ont des lignes directrices et des exigences spécifiques sur le sujet, et ils donnent leur approbation finale à chaque adoption privée. Les adoptions privées impliquent des coûts, qui sont déterminés par l’agence d’adoption privée et payés par les parents adoptifs. Il n’y a pas de frais pour le parent biologique qui souhaite placer un enfant en adoption.
Adoption ouverte vs fermée
Une adoption peut être ouverte, fermée, ou quelque part entre les deux. Opter pour une adoption ouverte ou fermée est un choix personnel qui dépend du degré d’aisance des parents biologiques et adoptifs.
Adoption ouverte
On parle d’adoption ouverte quand le(s) parent(s) adoptif(s) et biologique(s) se connaissent et échangent des informations à leur sujet. La quantité d’informations qu’ils échangent dépend de divers facteurs, mais surtout du degré d’aisance de chacun-e.
Dans le cas d’une adoption ouverte, le(s) parent(s) biologique(s) peuvent choisir dans quelle mesure ils souhaitent s’impliquer dans la vie de l’enfant. Certains exemples incluent de rencontrer le(s) parent(s) adoptif(s), d’avoir une relation continue avec les parents adoptifs et l’enfant, de leur donner des lettres ou des photos ou de recevoir des photos de l’enfant à mesure qu’il grandit.
Adoption fermée
Dans le cas d’une adoption fermée, aucune information n’est échangée au sujet des parents adoptifs et biologiques. Il est peu probable que le(s) parent(s) biologique(s) et adoptif(s) se rencontrent. Le(s) parent(s) biologique(s) peuvent demander de ne plus recevoir d’information une fois l’enfant placé.
Accès aux dossiers d’adoption
Dans certaines provinces, comme l’Ontario, les dossiers d’adoption (renseignements sur l’adoption) peuvent être demandés à l’agence d’adoption dès que l’enfant adopté a 18 ans – peu importe que l’adoption ait été ouverte ou fermée. De la même façon, les parents biologiques doivent attendre que l’enfant ait 19 ans pour demander des informations supplémentaires ou des dossiers. Renseignez-vous auprès de votre agence d’adoption locale pour plus d’informations à ce sujet.
Parentalité
Si vous êtes enceinte et que vous avez choisi de devenir parent, il est important de recevoir des soins prénatals pour vous aider à avoir une grossesse en santé. Vous pourriez aussi avoir besoin de trouver un-e obstétricien-ne ou une sage-femme, de créer un plan de naissance et de décider si vous voulez une doula. Les cours prénatals fournissent de l’information sur les façons de prendre soin de vous et de votre bébé pendant la grossesse. Ils abordent des sujets comme la nutrition, l’accouchement, l’allaitement et les soins pour votre bébé, et sont souvent offerts gratuitement dans la communauté, habituellement par une unité locale de santé publique.
La parentalité est d’une grande importance – c’est un rôle à la fois gratifiant et exigeant. Plusieurs ressources sur le rôle de parent sont disponibles en ligne et dans votre communauté; elles peuvent être d’importantes sources de soutien et d’information. Être parent exige de la patience, de l’amour et de l’énergie, et ce peut être frustrant et fatigant. Vous devez vous occuper de vous et de votre enfant. On ne s’attend pas à ce que les parents soient parfaits, mais ce rôle comporte de nombreuses occasions d’apprentissage.
Avoir un enfant entraîne de nouvelles responsabilités. Il est important d’examiner les diverses options liées à cette situation. Cela inclut de vérifier si vous êtes admissible à des prestations de congé de maternité et si votre partenaire est admissible à des prestations de congé parental; vos options pour la garde d’enfants; votre système de soutien (famille, ami-es, groupes de soutien parental, etc.); et les programmes et bourses du gouvernement pour soutenir les parents et familles.
Est-ce que je peux y arriver seul-e?
Certaines personnes choisissent de s’occuper seules de leurs enfants, tandis que d’autres en viennent à le faire seules parce qu’elles vivent une rupture, un divorce, ou qu’un-e partenaire est décédé-e. Trouver et utiliser le plus de soutien possible peut réduire la pression liée au rôle de parent seul (ou « monoparental »). Si vous avez une famille ou des ami-es qui sont là pour vous, vous pouvez leur demander de vous aider avec des choses comme la garde d’enfants, l’épicerie, les activités parascolaires, etc. Un des nombreux avantages d’être monoparental-e, c’est que vous n’avez pas à compromettre vos croyances et que vous pouvez éduquer votre enfant comme vous le voulez, de la manière qui vous convient.
Comment être parents ensemble?
Si vous prévoyez de devenir parent avec un-e ou des partenaire(s), il est important de comprendre vos attentes respectives. Si vous avez de la difficulté à vous adapter au nouveau bébé, ou même avant la naissance si vous avez des idées divergentes ou simplement des préoccupations quant à la manière de fonctionner ensemble, vous pourriez envisager un counseling familial ou de couple. La parentalité peut apporter une grande joie aux couples et aux unités familiales, mais elle peut aussi affecter la relation compte tenu des changements d’horaire, du manque de sommeil et de temps personnel ou romantique, et de l’énergie nécessaire pour éduquer un enfant. Il est important de prendre soin de votre relation en passant du temps à deux, en communiquant et en relaxant ensemble.