Ta santé sexuelle

La puberté

La puberté est une période de croissance rapide, avec de nombreux changements physiques, émotionnels et sociaux. Pour prendre soin de soi, il est essentiel d’être bien renseigné-e. Pour plus d’informations et pour savoir à quoi s’attendre, consulte notre section sur la puberté.

L’orientation sexuelle, l’identité et l’expression de genre (OSIEG)

L’orientation sexuelle, l’identité et l’expression de genre (ou OSIEG) sont au cœur de notre identité – tout le monde a un genre et une orientation sexuelle. Il est très important d’y réfléchir, d’en parler et d’obtenir le soutien nécessaire pour être notre soi authentique. Un soutien affirmatif et qui ne porte pas de jugement est un autre aspect clé du maintien d’une bonne santé.

L’orientation sexuelle n’est pas la même chose que l’identité et l’expression de genre. L’orientation sexuelle est une question d’attirance, plus précisément des points de vue physique et romantique. L’identité de genre est notre conscience intérieure de notre genre; elle n’est pas visible. L’expression de genre est la façon dont nous choisissons d’exprimer extérieurement notre genre. Les deux ne sont pas nécessairement liées.

La plupart d’entre nous ont déjà une bonne idée de leur identité de genre et de ce qui les attire (orientation sexuelle) dès un jeune âge (2 à 3 ans pour le genre et 4 à 10 ans pour l’attirance). Cela dit, notre manière de nous identifier peut évoluer tout au long de notre vie. La plupart d’entre nous auront des périodes de questionnement et d’expérimentation lorsque nos corps et nos cerveaux passeront de l’enfance à l’âge adulte. En grandissant, nous avons plus d’informations et d’expériences de vie qui peuvent influencer notre perception de nous-mêmes et du monde. Nous sommes également exposé-es à un plus grand nombre de personnes et nous constatons combien nos ami-es et nos pair-es sont diversifié-es. Nous pouvons aussi devenir plus confiant-es et plus prêt-es à être complètement nous-mêmes.

Chaque personne mérite d’être respectée dans sa démarche pour découvrir qui elle est et comment elle souhaite s’exprimer.

Le langage (OSIEG)

Le langage peut nous aider à explorer qui nous sommes, en nous donnant des mots pour nommer nos expériences. Le langage peut aussi nous aider à trouver des personnes qui ont des expériences semblables aux nôtres et à développer des liens avec elles. Même s’il existe plusieurs mots pour comprendre nos attirances et notre genre, il se peut qu’aucun ne reflète exactement qui nous sommes en ce moment. Mais le langage est réactif; plus les gens parleront ouvertement de leurs expériences d’attirance et de genre, plus le langage se développera.

Le langage s’adapte; nous devons nous adapter aussi. L’évolution du langage pour décrire les attirances et le genre mérite notre attention et notre engagement continu à apprendre.

Voici quelques exemples du langage courant actuel servant à décrire les orientations sexuelles :

  • Lesbienne : Quelqu’un qui est attiré par des personnes du même genre, le plus souvent une femme attirée par d’autres femmes.
  • Gai-e : Quelqu’un qui est attiré par des personnes du même genre, le plus souvent un homme attiré par d’autres hommes. Le terme peut aussi être utilisé par des femmes qui sont attirées par d’autres femmes.
  • Bisexuel-le : Quelqu’un qui est attiré par des personnes de plus d’un genre.
  • Pansexuel-le : Quelqu’un qui est attiré par des personnes de toutes les identités et expressions de genre.
  • Queer : Terme général pour décrire des orientations, pratiques et préférences sexuelles autres qu’hétérosexuelles. Ce mot a été récupéré par la communauté pour s’auto-identifier et pour exprimer un message politique contre l’oppression. « Queer » signifie différentes choses pour différentes personnes, et peut parfois décrire l’identité sexuelle d’une personne – il est important de ne pas supposer de quoi signifie une identité queer.
  • Bispirituel-le : Terme utilisé par certaines personnes autochtones pour s’auto-identifier. Ce terme est spécifique aux Autochtones et ne peut être utilisé que par des personnes autochtones pour s’identifier (lis ci-dessous pour plus d’informations).
  • En questionnement : Pour certaines personnes, processus qui consiste à explorer et à découvrir leur orientation sexuelle.
  • Asexuel-le : Personne qui ne ressent généralement d’attirance ou de désir sexuel envers aucun groupe de personnes, que ce soit dans une relation ou en dehors de celle-ci. C’est aussi un terme général décrivant un éventail de personnes qui ont des expériences variées d’attraction et de désir sexuels et romantiques.
  • Hétérosexuel-le (« hétéro », « straight ») : Quelqu’un qui est attiré par des personnes de genre différent du sien. Par exemple, une femme qui est attirée par un homme pourrait s’identifier comme hétérosexuelle.

Comme pour l’orientation sexuelle, les mots utilisés pour décrire l’identité de genre évoluent constamment. Il est important de respecter la volonté de chaque personne en ce qui concerne la manière dont elle s’identifie et les noms et pronoms qu’elle utilise. Tu as le droit de faire respecter les pronoms et noms qui correspondent à ton identité de genre. Les mots courants que les gens utilisent pour décrire leur identité de genre incluent :

  • Transgenre : Personne dont l’identité de genre diffère de son sexe assigné à la naissance (pour plus d’informations sur les différences entre le genre et le sexe assigné, lis la section ci-dessous).
  • Trans : Terme général désignant les personnes dont l’identité de genre diffère de leur sexe assigné. Il peut décrire une variété d’identités et d’expériences; chaque communauté et chaque individu peut avoir une définition différente.
  • Cisgenre (ou cis) : Personne dont l’identité de genre et le sexe assigné à la naissance sont les mêmes.
  • De genre non binaire (ou non-binaire, NB) : Personne dont l’identité ou l’expression de genre ne correspond pas à la construction sociale de la binarité du genre. Les personnes qui s’identifient comme non binaires peuvent aussi s’identifier comme trans, ou pas.
  • De genre fluide (ou de genre queer) : Une personne qui oscille d’une construction binaire du genre à l’autre, et dont l’identité et l’expression de genre varient avec le temps. Les personnes qui se considèrent de genre fluide/queer peuvent aussi s’identifier comme trans, ou pas.
  • Agenre : Personne qui s’identifie comme n’ayant pas de genre ou comme étant sans genre. Les personnes qui s’identifient comme agenres peuvent aussi s’identifier comme trans, ou pas.
  • Créatif-ve et indépendant-e en matière de genre : Termes souvent utilisés pour décrire des enfants qui ne correspondent pas aux constructions binaires du genre. Les enfants qui sont créatif(-ve)s et indépendant-es en matière de genre peuvent aussi s’identifier comme trans, ou pas.
  • Bispirituel-le : Terme utilisé par certaines personnes autochtones pour s’auto-identifier. Ce terme est spécifique aux Autochtones et ne peut être utilisé que par des personnes autochtones pour s’identifier. D’origine Anishinaabe, ce mot a été adopté par diverses nations autochtones pour décrire des expériences et identités complexes ainsi que des rôles et responsabilités d’ordre culturel. « Bispirituel-le » peut désigner l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, selon l’individu ou la nation. Il peut aussi décrire des rôles et responsabilités spécifiques selon diverses nations autochtones, qui peuvent être reliés ou non à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre.

Pour tous ces mots, il n’y a pas qu’une définition fixe. Chaque communauté et chaque personne peut les définir et les utiliser différemment. Par exemple, « trans » est parfois utilisé comme un terme général qui englobe des identités allant de non-binaire jusqu’à agenre et transgenre, et dans d’autres cas comme une forme courte de « transgenre ».

« Trans » (comme les autres termes utilisés pour décrire le genre ou l’attirance) est une identité qu’une personne choisit par elle-même, et non quelque chose qu’on peut voir ou deviner chez quelqu’un. Certaines personnes trans choisissent de changer leur nom, leurs pronoms et leurs corps (au moyen d’hormones ou de chirurgies d’affirmation de genre); d’autres non.

Ne présume jamais de l’identité de genre ou de l’orientation sexuelle d’une personne, ou du langage qu’elle peut utiliser pour se décrire. Par exemple, ce n’est pas parce qu’une personne est autochtone et s’identifie quelque part sur le spectre LGBTQ+ qu’elle utilisera le terme « bispirituelle » pour se décrire.

Quelle est la différence entre l’identité de genre et le sexe assigné?

Le sexe assigné et l’identité de genre ne sont pas la même chose. Le sexe assigné est une étiquette (masculin, féminin, intersexué) donnée à la naissance en fonction des chromosomes, des organes génitaux et du profil hormonal d’une personne. L’identité de genre est la conscience intérieure que nous développons de notre genre, généralement entre l’âge de 2 et 4 ans. Pour certain-es d’entre nous, notre identité de genre concorde avec le sexe qui nous a été assigné à la naissance; pour d’autres, elle est différente. Ça signifie que certain-es d’entre nous à qui on a assigné le sexe masculin ou féminin à la naissance pourraient exprimer des identités de genre différentes plus tard dans leur vie.

Une personne à qui on a assigné le sexe masculin à la naissance pourrait ou non s’identifier plus tard comme un garçon ou un homme; et une personne à qui on a assigné le sexe féminin à la naissance pourrait ou non s’identifier plus tard comme une fille ou une femme. Les personnes dont le genre et le sexe assigné à la naissance concordent (c.-à-d. une personne de sexe masculin assigné à la naissance et qui s’identifie comme un homme) sont cisgenres (« cis », emprunté à la chimie, signifie « identique »). Les personnes dont le sexe à la naissance et le genre ne concordent pas sont transgenres (« trans », aussi emprunté à la chimie, signifie « différent »).

L’expression « sexe assigné à la naissance » est utilisée au lieu de simplement « sexe » ou « sexe biologique », parce que les médecins déterminent généralement que le sexe d’un bébé est soit masculin, soit féminin, même si nous ne cadrons pas tou-te-s dans une de ces catégories. En réalité, les bébés intersexués naissent en proportion semblable aux bébés qui ont les cheveux roux. Mais les médecins assignent souvent le sexe féminin ou masculin aux bébés intersexués et peuvent pratiquer des interventions chirurgicales sans consentement, pour les faire « cadrer » dans une de ces catégories.

Les personnes dont les chromosomes, le profil hormonal ou les organes génitaux ne correspondent généralement pas aux constructions médicales et sociales binaires des sexes masculin et féminin peuvent s’identifier comme intersexuées.

Les interventions chirurgicales non consensuelles sur des nourrissons sont une violation des droits humains (sexuels). Ces interventions sont différentes des chirurgies d’affirmation de genre qui peuvent être choisies plus tard dans la vie par celles et ceux d’entre nous qui s’identifient comme transgenres.

S’identifier comme trans ou non-binaire n’est pas la même chose que s’identifier comme intersexué-e. Parfois, l’intersexualité est incluse dans l’acronyme LGBTQIA2S+, mais cela ne signifie pas qu’une personne qui s’identifie comme intersexuée s’inclut dans l’éventail des identités queer.

L’expression de genre et l’identité de genre sont-elles la même chose?

En résumé, non – l’expression de genre n’est pas la même chose que l’identité de genre. L’expression de genre ne révèle pas toujours l’identité de genre d’une personne. Elles sont souvent liées, mais pas nécessairement. L’identité de genre n’est pas visible sur le corps – elle est intérieure. L’expression de genre est la façon dont nous présentons extérieurement notre genre.

L’expression de genre inclut les comportements et l’apparence, par exemple les vêtements, la coiffure, le maquillage, le langage corporel et la voix. Nous exprimons tou-te-s notre genre de différentes façons; il est sain, normal et important de réfléchir à cette dimension de nous-mêmes.

L’expression de genre peut également changer – d’un jour à l’autre ou sur une période prolongée. Une personne peut s’identifier comme femme et s’habiller de manière traditionnellement féminine la plupart du temps. Quelqu’un d’autre peut s’identifier comme femme et s’habiller de manière traditionnellement masculine la plupart du temps. Une autre personne peut s’identifier comme n’étant ni homme ni femme et intégrer de façon créative des éléments masculins et féminins dans son apparence, en la modifiant d’un jour à l’autre. Une autre personne peut s’habiller de manière neutre. Les définitions de la féminité, de la masculinité et de la neutralité de genre dépendent également de la culture dans laquelle on vit. Ce qui est féminin, masculin et neutre dans une culture peut être considéré différemment dans une autre.

Les noms et pronoms (iel/elle/il/on/ellui) qui reflètent le mieux notre identité de genre peuvent aussi faire partie des façons d’exprimer publiquement notre genre (et ils peuvent changer souvent aussi). Les pronoms peuvent être une façon d’exprimer notre genre, mais il est important de ne pas supposer des pronoms d’une personne en se fiant à ses vêtements ou à sa coiffure. Une façon de ne pas supposer les pronoms est de demander aux gens dans notre vie : « Quels pronoms utilises-tu? ». Il est important de prendre cette habitude avec tout le monde, et pas seulement avec les personnes qui s’affichent comme non-binaires ou trans. Il arrive à tout le monde de faire des erreurs de pronom; ce n’est pas grave, tant qu’on présente nos excuses à la personne concernée et qu’on en tire des leçons. On peut offrir des excuses simples dès qu’on se trompe, puis passer à autre chose.

Il est important de se rappeler que l’identité et l’expression de genre ne sont pas nécessairement liées, et qu’on ne peut pas présumer de l’identité de genre d’une personne à cause de son apparence ou de ses pronoms. La seule façon de connaître l’identité de genre d’une personne est si elle décide de te la révéler.

Sortir du placard

Celles et ceux d’entre nous qui s’identifient comme hétérosexuel-les et/ou cisgenres n’ont pas trop à réfléchir à leur orientation sexuelle et à leur identité de genre, puisque leur expérience est considérée comme la norme (et n’est pas remise en question). Si on s’identifie autrement que comme hétéro ou cisgenre, il faut généralement « sortir du placard » (ou faire son « coming out »). Par exemple, si on a été socialisé-e en tant que fille, des membres de notre famille ou des ami-es pourraient nous demander « Est-ce que tu as un petit ami? » – en supposant qu’on est cis et attirée par les garçons cis. Le présupposé qu’on est hétéro et/ou cisgenre jusqu’à preuve du contraire peut être néfaste et n’est pas agréable à vivre. 

Sortir du placard n’est pas quelque chose qu’on fait une seule fois. Trouver le langage pour se décrire n’est souvent qu’une partie de la démarche. Le processus commence par une sortie du placard face à soi-même; ensuite, on peut décider si on s’affichera plus publiquement, et de quelle manière. On peut aussi choisir à qui on le dit et à quel moment. Cette décision nous appartient; il n’y a pas de « bonne » ou de « mauvaise » façon de procéder. Sortir du placard n’est pas simple et peut soulever des difficultés.

Si un-e ami-e est sorti-e du placard face à toi, c’est qu’il ou elle t’accorde une grande confiance ainsi qu’à votre amitié. Tu ne dois pas prendre cette responsabilité à la légère. Montre-lui ton soutien en respectant son rythme et en ne lui faisant pas de pression pour accélérer sa sortie.

Celles et ceux d’entre nous qui sont sorti-es du placard face à elles/eux-mêmes peuvent ressentir une pression de le faire face à d’autres, mais choisir de s’abstenir est parfois une tactique de survie. On évalue de manière stratégique quoi dévoiler, à qui, dans quelle mesure et à quel moment. Ça veut dire qu’on peut choisir en tout temps de cacher des parties de soi-même, grandes ou petites. Il est essentiel pour notre estime de soi d’apprendre à reconnaître ce choix comme étant stratégique et résilient, et non lâche. Le fait de décider de sortir du placard ou non n’invalide pas tes identités sexuelles et de genre.

La sortie du placard peut être un événement joyeux et attirer de formidables nouvelles personnes et expériences dans nos vies (comme de nouveaux et nouvelles ami-es, l’appartenance à une communauté, des partenaires et un sentiment de confiance). Elle peut aussi créer des risques et des obstacles. Parfois, sortir publiquement du placard en tant que queer ou trans peut avoir des conséquences sociales différentes, surtout à l’école. La sortie du placard devrait toujours être notre décision.

Si quelqu’un te sort du placard sans ta permission, ce n’est pas correct. Ça peut être un signe de relation malsaine. Tu as le droit de sortir du placard face à qui tu veux et à ton propre rythme. Nommer ton orientation sexuelle ou ton identité de genre est quelque chose que toi seul-e peux faire.

L’homophobie et la transphobie, l’intimidation et le harcèlement

Plusieurs d’entre nous qui sont queer ou trans (ou qui sont perçu-es comme l’étant) sont plus souvent la cible d’intimidation et de harcèlement que leurs pair-es hétéro et cis. C’est dû au fait que l’homophobie (queerphobie), la transphobie, la biphobie et le sexisme (y compris la misogynie, la femmephobie et la transmisogynie) entraînent souvent ce qu’on appelle de l’« intimidation ».

Si tu as déjà vécu de l’intimidation (comme la plupart d’entre nous), tu pourrais avoir l’impression d’être complètement isolé-e, comme si tu étais la seule personne au monde à vivre ça. La vérité est que tu n’es pas seul-e; plusieurs personnes (même celles qui en intimident d’autres) ont connu cette expérience. Le fait de savoir que d’autres personnes ont vécu de l’intimidation pour les mêmes raisons que soi (comme le fait de ne pas correspondre aux attentes binaires du genre) peut nous aider à nous sentir moins isolé-es et à trouver du soutien dans la communauté. Ça nous aide aussi à canaliser nos efforts vers un système à combattre plutôt que vers des individus dont on veut se venger.

Il peut être très difficile de vivre avec une identité de genre, une expression de genre et une orientation sexuelle qui ne correspondent pas aux attentes de notre famille ou de notre communauté. Nous méritons tou-te-s le respect, la dignité et l’amour. Nous méritons de nous sentir en sécurité à la maison, à l’école et dans notre communauté. Ce sont des droits humains fondamentaux.

Ton identité de genre, ton expression de genre et ton orientation sexuelle font partie de ce qui te rend unique. Tu mérites de l’amour, des soins et de la gentillesse, tel-le que tu es. Communiquer avec des centres de santé sexuelle près de chez toi, des groupes de soutien en ligne et des adultes de confiance peut t’aider à trouver des conseils et une communauté. Voici quelques ressources utiles :

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