Tes droits sexuels

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Les droits sexuels sont cruciaux à la santé globale et à l’équité. Ils sont essentiels à la sécurité, à la dignité et à une vie sans discrimination ni préjudices. La réalisation des droits sexuels est un aspect clé de tous les droits humains, de l’habilitation et de la liberté. Pour plus d’informations sur les liens entre les droits sexuels, les droits humains et les capacités évolutives des jeunes, lis l’article Tes droits sexuels.

Les droits sexuels et les soins de santé : à quoi peux-tu t’attendre en tant que jeune?

Pour prendre soin de notre santé sexuelle, il faut avoir accès à des soins de santé.

L’accès aux services de santé sexuelle et génésique peut être inégal à cause de conditions comme le lieu de résidence ou le statut d’immigration. Les villes et les quartiers n’ont pas tous un centre de santé sexuelle ou une clinique qui offre des soins adaptés aux jeunes. 

En tant qu’adolescent-e, il peut être compliqué d’obtenir les soins de santé auxquels tu as droit. Tu te demandes peut-être si tu as besoin d’une autorisation de tes parents, ou tu crains peut-être que le/la médecin dise à tes parents que tu as demandé la pilule ou un dépistage d’ITS; ou peut-être que tes parents conservent ta carte d’assurance-maladie.

Les jeunes ont le droit de voir un-e médecin et de recevoir des soins sans le consentement parental ou la permission d’un-e adulte. Les jeunes ont également le droit à la confidentialité (sauf quelques exceptions) et à la vie privée dans leurs soins de santé.

Même lorsque tout va bien, une visite chez le/la médecin peut nous donner l’impression d’être vulnérable ou incertain-e, et soulever une foule de questions. Tu trouveras ci-dessous des conseils pour t’aider à te sentir plus confiant-e d’utiliser des soins de santé sexuelle; on explique aussi les limites de la confidentialité et comment tirer le meilleur parti de ton rendez-vous.

La non-discrimination et le respect : qu’est-ce que ça veut dire?

Peu importe notre âge, nous avons le droit d’être traité-es avec respect et dignité. Ça veut dire que nous avons le droit à des soins (y compris de santé sexuelle) qui sont affirmatifs de qui nous sommes, de nos expériences et de ce que nous choisissons de faire avec notre corps.

À l’adolescence, on peut s’habituer à ce que les adultes ne nous prennent pas au sérieux, ni nos préoccupations – mais c’est un manque de respect et une discrimination fondée sur l’âge. D’autres formes de discrimination, comme le racisme, l’humiliation liée à la promiscuité sexuelle, la transphobie, l’homophobie, la grossophobie, l’âgisme ou le capacitisme ne sont pas non plus acceptables dans les soins de santé.

Des soins de santé sans aucune discrimination sont un strict minimum. L’expression « soins culturellement compétents » décrit des soins de santé qui ne font pas de suppositions sur nos vies et nos identités (y compris l’identité d’adolescent-e!).

La compétence culturelle inclut des éléments comme le respect du nom et des pronoms que tu choisis; ça inclut aussi de ne pas faire de supposition sur ta culture, ta religion ou ta langue à partir de ta race; et ça inclut la possibilité de parler directement avec quelqu’un même si tu as besoin d’un-e interprète.

Autrement dit, nous avons le droit d’être entendu-es et traité-es sans jugement et avec gentillesse dans tous les aspects de notre vie, y compris dans nos rendez-vous avec notre médecin, infirmière(-ier) ou psychologue.

La vie privée et la confidentialité : à quoi puis-je m’attendre?

Nous avons tou-te-s le droit à la vie privée et à la confidentialité chez le/la médecin. Ça signifie que personne d’autre ne doit savoir que nous consultons un-e prestataire de soins de santé, ni à quel moment ou ni pour quelle raison.

Quand on est jeune, on a parfois l’impression que nos visites médicales sont encore gérées par nos parents ou par d’autres adultes dans notre vie. Peut-être que tes parents conservent ta carte d’assurance-maladie; que ton/ta médecin est un-e ami-e de ta famille; ou que tu as besoin d’être reconduit-e à la clinique. Être jeune crée des obstacles uniques à l’accès aux soins – mais n’oublie pas que tu as toujours le droit de recevoir des soins de santé sexuelle et génésique sans l’autorisation de tes parents.

Parfois, connaître ce droit ne suffit pas. Nous voulons savoir que nous ne serons pas refusé-es dans une clinique sans notre carte d’assurance-maladie, ou que nous pouvons nous y rendre seul-e. Nous voulons être certain-es que nos parents ou d’autres adultes dans notre vie ne découvriront pas de quoi nous avons parlé avec notre médecin. Et c’est encore plus important s’il s’agit de soins de santé sexuelle et génésique.

Les médecins, les infirmière(-ier)s, les psychologues et les autres prestataires de soins de santé doivent respecter la confidentialité de leurs patient-es, mais il existe quelques exceptions légales à cette obligation de confidentialité.

Il est utile de connaître ces limites pour faire des choix éclairés sur ce que nous dévoilons aux prestataires de soins de santé et à quel moment. Pour plus d’informations sur ces limites, lis l’article Aller chez le/la médecin : vie privée et confidentialité.

Choisir et refuser : quelles sont les exceptions?

En tant que jeunes, nous avons le droit de faire des choix éclairés sur tous les aspects de notre santé.

Par exemple, nous avons le droit de connaître les risques et les avantages de chaque médicament, intervention et test, avant de faire un choix. Avec les informations reçues, nous pourrons choisir ce qui nous convient le mieux, y compris de refuser des soins. Si nous refusons des soins, les prestataires de soins de santé doivent nous expliquer les conséquences de ce choix pour que nous puissions prendre une décision éclairée en ayant toutes les informations disponibles.

Il est important de savoir qu’il existe quelques exceptions au droit de refuser des soins au Canada. Dans la plupart des provinces et territoires, il n’y a pas d’âge minimum pour pouvoir refuser des soins. On parle plutôt de « maturité » et de capacité à comprendre les risques avant de prendre une décision. Les deux exceptions sont le Québec (14 ans) et le Nouveau-Brunswick (16 ans). Un choix éclairé fait partie d’un consentement éclairé. Pour plus d’informations sur le consentement éclairé, lis la section sur la vie privée et la confidentialité.

Nous ne devons d’explications à personne pour nos choix. Ça inclut le fait de chercher un-e autre prestataire de soins de santé et de refuser la présence d’un-e étudiant-e en médecine ou d’un-e observateur(-trice). Nous pouvons également décider quelle quantité d’information nous partageons avec nos prestataires de soins de santé, sans devoir nous justifier. Par exemple, si on fait un test de dépistage d’ITS parce qu’on a eu des relations sexuelles sans condom, le/la médecin n’a pas besoin de savoir pourquoi on n’a pas utilisé de condom. Par contre, la quantité d’information que nous fournissons peut avoir des conséquences sur les soins que nous recevons.

Si un-e prestataire de soins de santé n’est pas capable de nous fournir le traitement ou le test que nous demandons, il ou elle doit nous orienter vers un-e autre prestataire pertinent-e dans les plus brefs délais. Certain-es médecins ne fournissent pas de soins d’avortement à cause de leurs croyances religieuses; si ces soins sont nécessaires et que nous les demandons, ces professionnel-les doivent nous recommander sans délai un-e autre prestataire. Pour plus d’informations, lis notre section sur l’objection de conscience.

Que se passe-t-il si on ne respecte pas mes droits?

Toute personne peut dénoncer un-e prestataire qui ne respecte pas l’un ou l’autre de ses droits. Il existe diverses procédures pour un signalement clair et équitable :

 

  • Chaque clinique a ses propres procédures de plainte et de signalement. Pour faire une plainte au sujet d’un-e prestataire de soins, tu peux demander au personnel de la réception de te donner l’adresse courriel du service des ressources humaines (RH). S’il n’y a pas service des RH, tu peux demander les coordonnées du directeur ou de la directrice de la clinique. S’il n’y a pas de directeur(-trice) de clinique, tu peux t’adresser à l’ordre professionnel du ou de la prestataire de soins.
  • Chaque prestataire de soins de santé a des comptes à rendre à son ordre professionnel. Au Canada, il y a habituellement un organe national et des organismes provinciaux/territoriaux auxquels les prestataires de soins doivent rendre des comptes. Par exemple, le Conseil médical du Canada établit les normes de soins nationales que les médecins doivent respecter, mais ce sont les ordres provinciaux/territoriaux qui régissent leur conduite professionnelle. Pour une liste complète des ordres des médecins provinciaux, voir cette ressource. Chaque profession (p. ex., infirmière(-ier)s, médecins, psychologues) a son propre ordre professionnel.
  • Chaque province et territoire a des lois sur les droits de la personne et des tribunaux qui peuvent rendre des décisions sur les plaintes reçues.

L’accès à des soins de santé sécuritaires et confidentiels fait partie de nos droits humains fondamentaux à tout âge. Mais lorsqu’on est jeune, l’accès à des soins adaptés peut faire une grande différence dans notre expérience du système médical et nous aider à prendre soin de notre santé.

 

Soins de santé sexuelle adaptés aux jeunes

Les soins de santé adaptés aux jeunes ne portent pas de jugements et sont sans stigmatisation. Ils cherchent à réduire les obstacles spécifiques aux jeunes, comme les heures d’ouverture ou la nécessité d’une carte d’assurance-maladie.

Idéalement, chacune de tes interactions avec le système de santé devrait t’aider à te sentir en confiance, soutenu-e et respecté-e.

C’est une des raisons pour lesquelles Action Canada a créé un répertoire des soins de santé sexuelle adaptés aux jeunes.

Mais que l’on ait accès ou non à un prestataire de soins adaptés aux jeunes, il y a certaines choses qu’on peut faire pour rendre notre expérience de soins de santé plus satisfaisante et autonomisante. 

Tirer le meilleur parti de ton rendez-vous

Notre première rencontre avec un nouveau ou une nouvelle prestataire de soins de santé peut être intimidante. Il peut être utile de se rappeler que les médecins/infirmière(-ier)s/sages-femmes/conseiller(-ère)s sont des expert-es en médecine et en science, mais que nous apportons aussi une expertise : à propos de nous-mêmes, de nos vies, de nos circonstances et de notre communauté.

Voici quelques conseils et stratégies pour t’aider dans tes rendez-vous avec tes prestataires de soins de santé, pour noter les informations importantes que tu reçois (ou celles que tu veux partager) et pour t’assurer d’obtenir les renseignements qu’il te faut pour participer à tes soins.

Avant le rendez-vous : que dois-je prévoir?

  • Ton rendez-vous pourrait passer très vite. Il peut être utile de t’y préparer, pour t’assurer d’obtenir toutes les informations que tu veux et dont tu as besoin. Voici quelques conseils rapides pour te préparer :
  • Si possible, rassemble à l’avance les documents importants, comme ta carte d’assurance-maladie et la liste des médicaments/suppléments/hormones que tu prends.
  • Si tu n’as pas accès à ta carte d’assurance-maladie, téléphone à la clinique à l’avance pour savoir si on te recevra quand même. (Certaines cliniques inscrites dans notre répertoire accepteront de te voir sans carte d’assurance-maladie, mais il est préférable d’appeler à l’avance pour confirmer.)
  • Si possible, conserve ta carte d’assurance-maladie, ton carnet de vaccination et les informations sur tes médicaments dans un seul lieu sûr. Sinon, demande à une personne digne de confiance (un membre de ta famille, un-e ami-e, un-e conseiller(-ère), un-e travailleur(-euse) social-e, etc.) de les conserver pour toi.
  • Prévois une appli pour prendre des notes, ou un stylo et un calepin, pour noter les informations importantes qui te seront fournies lors de ton rendez-vous (y compris la date de ton prochain rendez-vous).
  • Prépare une liste de questions. Il est correct de continuer à poser des questions jusqu’à ce que tout soit clair, et de demander des réponses plus simples. Tu as le droit de comprendre tes soins de santé.
  • Fixe-toi des objectifs pour tes rendez-vous. Tu veux te faire dépister pour toutes les ITS? Tu aimerais te concentrer sur une question ou un sujet en particulier? Tu veux repartir avec des brochures ou une référence concernant une situation que tu vis?
  • Si ça te permet de te sentir plus en sécurité ou en contrôle, ou si ça peut t’aider, fais-toi accompagner à ton rendez-vous par un-e membre de ta famille ou un-e ami-e. (NOTE : À cause des protocoles liés à la COVID-19, il est possible que plusieurs cliniques ne permettent pas les accompagnateur(-trice)s en ce moment. Téléphone à l’avance pour vérifier.)

 

Quelles informations devrais-je partager?

Les informations que tu choisis de partager avec des prestataires de soins sont entièrement à ta discrétion. Tu peux fournir autant ou aussi peu d’informations que tu le juges approprié et nécessaire. Les renseignements qui peuvent être pertinents et utiles à partager incluent : 

  • Tes problèmes médicaux actuels et les traitements reçus, s’il y a lieu
  • Tes symptômes – depuis combien de temps durent-ils? As-tu fait quelque chose pour les soulager? Est-ce que ça a fonctionné?
  • Tout changement récent dans ta vie ou ta routine (alimentation, sommeil, rupture, décès d’un-e proche, etc.)
  • Toute allergie (à des médicaments ou à des aliments, car certains vaccins ou médicaments peuvent contenir des traces d’allergènes)
  • Les médicaments que tu prends
  • Si tu as déjà été hospitalisé-e ou opéré-e (pour quoi et quand)
  • Toute personne de ta famille qui est touchée par un problème de santé majeur ou qui l’a déjà été
  • Consommation de tabac/d’alcool/de drogue
  • Toute circonstance ou préférence personnelle qu’il est important de communiquer (p. ex., croyance culturelle ou religieuse qui pourrait influencer les options de traitement)

 

Que devrais-je prendre en note lors de mon rendez-vous?

Pendant ton rendez-vous, on te posera peut-être des questions importantes. Tu pourrais te sentir bousculé-e, bouleversé-e ou intimidé-e, ou simplement oublier certains sujets dont tu voulais discuter. Voici une liste de choses à penser, à demander et à prendre en note pendant ton rendez-vous :

 

  • S’il y a un diagnostic, prends en note le nom du trouble (mots scientifiques et langage simple) et des médicaments (et comment les prendre de manière sûre et efficace)
  • Si un traitement, un suivi ou une chirurgie est nécessaire, prends en note les prochaines étapes à suivre. Quelques questions à poser :
    • Quels sont les risques et les avantages de ce médicament/traitement ou de cette chirurgie?
    • Dans combien de temps les effets du médicament/traitement commenceront-ils à se faire sentir?
    • Y a-t-il des options de rechange à ce traitement/médicament?

 

À demander avant de la fin de ton rendez-vous : comment fonctionnera le suivi?

Beaucoup de nouvelles informations peuvent nous être transmises pendant un rendez-vous. Voici une série de questions pour t’aider à vérifier que tu as toute l’information qu’il te faut :

 

  • Est-ce que j’aurai besoin de tests de suivi? Si oui, lesquels? Où puis-je les faire?
  • J’ai combien de temps pour décider si je veux faire un test ou commencer un traitement?
  • Que pourrait-il se passer si je retarde le traitement ou si je l’évite?
  • Quels sont les symptômes à surveiller?
  • Est-ce que je dois prendre un rendez-vous avec quelqu’un d’autre ou faire remplir une ordonnance?
  • Qu’est-ce que je peux faire à la maison pour prendre soin de moi?
  • Pouvez-vous me recommander des ressources au sujet de ce diagnostic/test/médicament?
  • Pouvez-vous me recommander du soutien pour m’aider à suivre ce traitement?
  • Est-ce que je dois revenir pour un suivi? Si oui, quand?
  • Quand ou qui dois-je appeler pour signaler un symptôme nouveau ou persistant?

Entre tes rendez-vous, il peut être utile de prendre en note toutes les questions qui te viennent à l’esprit et de bien organiser tes rendez-vous de suivi, tes tests complémentaires ou tes renouvellements d’ordonnances. Il existe des calendriers, des agendas et des applications pour téléphones intelligents qui peuvent t’aider à gérer tes rendez-vous; de plus, certaines cliniques te remettront une carte avec la date de ton prochain rendez-vous.

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