Visite officielle au Canada du sous-secrétaire général des Nations Unies pour marquer la Journée internationale de la femme

Ottawa – À l’occasion de la Journée internationale de la femme qui sera célébrée la semaine prochaine, le sous-secrétaire général des Nations Unies et directeur général du Fonds des Nations Unies (UNFPA) pour la population effectuera une visite officielle à Ottawa. Outre ses rencontres avec des représentants du gouvernement canadien, le Dr Babatunde Osotimehin viendra présenter les enjeux auxquels font face les femmes et les adolescentes lors de crises humanitaires, ainsi que le plus récent rapport annuel de l’UNFPA sur l’état de la population mondiale.

La visite du Dr Osotimehin tombe à point étant donné la promesse du premier ministre Justin Trudeau de s’engager plus avant auprès des Nations Unies et pour l’égalité de genre. Coïncidant avec la récente adoption des Objectifs de développement durable, le 15e anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité, ainsi que les nombreuses crises qui secouent notre planète à l’heure actuelle, cette visite permettra au gouvernement du Canada de concrétiser sa défense des droits des femmes et de réaffirmer son retour sur la scène internationale.

Le respect des droits des femmes et des adolescentes passe par leur accès à des services de santé sexuelle et reproductive. Ces services sont la clé de leur survie, mais ils leur font cruellement défaut. En effet, trois décès maternels sur cinq surviennent lors de crises humanitaires ou de situations d’urgence ou dans des États fragiles, quelque 507 femmes ou adolescentes mourant chaque jour d’un manque de soins durant leur grossesse ou de complications après un accouchement. Et, règle générale, les besoins de ces femmes et de ces adolescentes en matière de santé sexuelle et reproductive ne sont pas satisfaits.

Cette visite permettra au gouvernement du Canada d’illustrer son retour sur la scène internationale au-delà des gestes qu’il a déjà posés dans ce domaine, dont son engagement à accueillir des réfugiés syriens, son approche « pangouvernementale » aux crises iraquienne et syrienne, sa défense des droits des femmes et des filles, et son application de données probantes à l’intégration de la santé sexuelle et reproductive à des programmes tels que l’Initiative de Muskoka sur la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants.

« La santé et les droits des femmes et des adolescentes doivent primer lors de crises humanitaires », a déclaré le Dr Babatunde Osotimehin. « Une femme qui s’apprête à accoucher ou une adolescente qui vient de se faire agresser sexuellement ont besoin de ces services essentiels à leur survie que sont de l’eau potable, de la nourriture ou un abri, » a rajouté le directeur général de l’UNFPA.

Lors de crises humanitaires, les femmes et les adolescentes sont privées du soutien de leur famille ou de leur communauté. Elles sont plus à risque d’être victimes de violence sexuelle, de subir une grossesse non désirée, ou d’attraper des infections transmises sexuellement tel le VIH. Elles ont besoin de services de base qui leur permettraient d’accoucher sans risque, de planifier leurs grossesses et d’être en bonne santé reproductive, mais ces services leur sont rarement accessibles lorsqu’elles n’ont plus accès à des réseaux sanitaires structurés.

Selon le Dr Osotimehin, « la possibilité d’éviter une grossesse et le fait de vivre à l’abri de violences sexuelles sont des droits fondamentaux. Ces droits n’ont aucune raison de disparaître lors d’une crise humanitaire ou d’un conflit armé, et les femmes ne cesseront pas non plus d’accoucher. »

« La défense des droits des femmes doit en partie reposer sur un accès à une gamme complète de services de santé sexuelle et reproductive, dont l’avortement », a renchéri Sandeep Prasad, directeur général d’Action Canada pour la santé et les droits sexuels. « L’abolition de l’interdiction imposée par le précédent gouvernement de financer les services d’avortement à l’étranger est un excellent premier pas. Mais il faut aller encore plus loin, de façon soutenue et systématique, et doter le Canada d’une politique internationale sur les droits sexuels et reproductifs qui encadre notre aide au développement et notre rôle sur la scène internationale. »

Selon Prasad, « l’appui accru du Canada est essentiel pour des organismes comme l’UNFPA, qui travaillent d’arrache-pied avec les gouvernements et la société civile pour améliorer la santé sexuelle et reproductive des populations, renforcer les capacités des intervenants, et fournir de l’aide technique et du matériel. L’aide internationale a beau avoir augmenté à l’échelle mondiale, l’appui aux organismes multilatéraux, notamment ceux qui œuvrent pour les droits de la personne et les droits sexuels et reproductifs, plafonne ou diminue. »

Pour sa part, Julie Delahanty, directrice générale d’Oxfam Canada, a estimé que « la plupart des donateurs ne jugent pas prioritaire de prévenir, ou à tout le moins de rapidement contrer, la violence fondée sur le genre et dont sont victimes les femmes, ni de fournir à ces dernières la protection ou les services dont elles ont besoin. Ces gestes ne sont probablement pas considérés comme prioritaires pour la simple raison qu’ils visent une population muette ou réduite au silence pour diverses raisons, ou pour laquelle la violence est devenue une réalité quotidienne. Nous devons mettre fin à cet état de fait, car les inégalités de genre et la violence fondée sur le genre existent sur l’ensemble de la planète et partout où se joue une lutte pour le pouvoir. Il est temps de cesser de suspendre les droits des femmes pendant une crise. »

« Le statu quo dans l’aide humanitaire ne ferait que continuer à laisser pour compte trop de personnes qui ont de trop grands besoins, » a rajouté le Dr Osotimehin. « Nous devons faire un bien meilleur travail si nous voulons venir en aide aux plus vulnérables, surtout les adolescentes. Mais nous devons aussi investir plus judicieusement dans l’espoir d’un monde plus stable, qui saura mieux faire face aux crises de demain. »

– FIN –

PERSONNE-CONTACT : Ani Colekessian — ani@sexualhealthandrights.ca — +1 613 241-4474, poste 7

AVIS AUX RÉDACTEURS :

  • Le Dr Osotimehin et M. Prasad accorderont des entrevues aux médias les 7 et 8 mars (en anglais seulement).
  • Les journalistes peuvent également assister à la table ronde animée par Andrea Cohen Barrack et réunissant le Dr Babatunde Osotimehin, Sandeep Prasad, Julie Delahanty et un représentant d’Affaires mondiales Canada, à 11 h le mardi 8 mars, au 1, rue Wellington. La table ronde sera suivie d’une réception. Les journalistes sans accréditation parlementaire sont priés de s’inscrire par courriel à l’adresse media@sexualhealthandrights.ca.
  • Pour obtenir une copie du rapport 2015 de l’UNFPA, consultez le site www.unfpa.org/swop.

Le FONDS DES NATIONS UNIES POUR LA POPULATION ET LE DÉVELOPPEMENT (UNFPA) est un organisme de développement international qui défend le droit de chaque femme, homme et enfant de vivre en santé et avec des chances égales. L’UNFPA vient en aide aux pays en leur fournissant des statistiques sur la population en appui à leurs programmes et politiques visant à réduire la pauvreté et garantir que chaque grossesse est désirée, chaque naissance se déroule bien, chaque enfant échappe au VIH, et chaque femme ou jeune fille est traitée avec respect et dignité. Pour en savoir plus, visitez le site www.unfpa.org/fr.

ACTION CANADA POUR LA SANTÉ ET LES DROITS SEXUELS est un organisme de bienfaisance pro-choix et progressiste voué à la promotion et à la défense de la santé et des droits sexuels au Canada et à l’étranger. Pour en savoir plus, visitez le site www.santeetdroitssexuels.ca.

OXFAM CANADA fait partie d’un réseau de 17 organismes affiliés œuvrant dans plus de 90 pays pour lutter contre la pauvreté. Les droits des femmes et l’atteinte de l’égalité sont au cœur de la philosophie d’Oxfam Canada. Pour en savoir plus, visitez le site www.oxfam.ca.  

 

Posté sur 2016-03-03
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