Malgré le report décevant de l’approbation de la mifépristone, Action Canada se dit persuadée que le médicament sera éventuellement disponible

15 janvier 2014
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La demande par Santé Canada de plus amples renseignements dans le cadre de son étude de la mifépristone (aussi connu sous le nom de RU-486) retardera encore plus la disponibilité au Canada de ce médicament essentiel aux avortements médicamenteux précoces.

Le fait que de nombreuses personnes souhaitant interrompre leur grossesse n’ont toujours pas accès à la mifépristone préoccupe Action Canada. Nous croyons cependant que les renseignements supplémentaires demandés par Santé Canada sont nécessaires à son processus de révision scientifique et que ce dernier débouchera sur l’approbation de ce médicament abortif sûr et efficace.

L’avortement est légal au Canada, mais il n’est pas toujours facile d’accès selon les régions. À peine 16 % des hôpitaux canadiens offrent des services d’avortement, la plupart étant situés dans les grands centres et à moins de 150 km de la frontière américaine. La disponibilité de la mifépristone permettrait un meilleur accès à ce qui se fait de mieux pour ce service de santé essentiel.

Au Canada, l’avortement médicamenteux combinant méthotrexate et misoprostol n’est accessible que durant les sept premières semaines de la grossesse. Les pays qui offrent la mifépristone assurent l’avortement médicamenteux pendant les neuf premières semaines de grossesse, et près de 50 % des femmes qui y habitent s’en prévalent, un taux qui n’est que de 4 % au Canada.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère le tandem mifépristone-misoprostol comme médicament essentiel, et ce dernier est déjà offert dans au moins 57 pays. L’OMS reconnaît aussi la prise consécutive de mifépristone et de misoprostol comme la forme d’avortement médicamenteux la plus sûre.

Le Canada est signataire du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. À ce titre, il se doit d’offrir et de rendre accessibles à sa population les meilleurs soins de santé possibles.

N’importe qui a le droit de vivre en santé, y compris le droit d’avoir accès à des services légaux d’avortement sans risque et le droit de décider sans contrainte de son corps. Un meilleur accès à l’avortement médicamenteux représenté par la mifépristone constituera un grand pas en avant que nous attendons depuis longtemps.

Posté sur 2015-01-15