Comment définiriez-vous votre relation ?

Par Sandeep Prasad, directeur général d’Action Canada
version anglaise d’abord paru dans Huffington Post

Il y a treize ans, le 12 février fut proclamé Journée de sensibilisation à la santé sexuelle et génésique – une campagne de sensibilisation lancée par la Public Health Agency of Canada et la Canadian Federation for Sexual Health (l’Agence de la santé publique du Canada et la Fédération canadienne pour la santé sexuelle, aujourd’hui rebaptisée Action Canada for Sexual Health and Rights).

L’idée de cette journée était d’aider les professionnels de la santé (tels que docteurs, infirmier-ères, les clinicien-ne-s et leur équipe) à promouvoir la santé sexuelle et génésique en termes accessibles à tou-te-s.

La journée a fini par se transformer en une campagne d’une semaine (Semaine SSG) et a rejoint le monde cyberespace avec un site web et des plateformes de médias sociaux. Chaque année, la campagne se consacrait à un thème différent, de votre capacité à poser des questions sur votre santé sexuelle, aux possibilités d’avoir accès à des informations en ligne et à savoir comment « aimer (s)es parties ».

De gros efforts ont été menés et nous avons considérablement avancé au cours des 13 dernières années, mais il reste encore beaucoup à faire. À ce jour, l’un des facteurs affectant le plus la santé sexuelle est le rapport qu’entretiennent les professionnels de la santé avec leurs client-e-s (parmi lesquel-le-s leur patient-e-s). Des relations positives entre client-e-s et prestataires de santé favorisent de meilleurs résultats cliniques. Aussi, des relations et des expériences négatives auront l’effet inverse.

Action Canada, qui mène la campagne nationale 2016 en partenariat avec l’ASCP, a passé l’année dernière à rencontrer des défenseur-euses des communautés et des professionnels de la santé à travers tout le Canda afin de parler des barrières qui entravent l’accès de différents groupes et communautés à des soins de santé de qualité, et d’envisager une façon d’œuvrer ensemble à les briser.

Nous avons recueilli les idées et les avis de bon nombre d’individus et de communautés différentes. Tout le monde avait des expériences tant positives que négatives à partager et proposait des solutions pour surmonter les difficultés d’accès aux services acheter cialis de santé sexuelle. En tant que professionnels de la santé, il nous faut reconnaître que la santé recoupe les questions de l’identité, des communautés et des situations des personnes. Nous devons tenir compte activement de ces facteurs et travailler ensemble en vue de s’assurer que chacun-e obtienne le soin adéquat au moment adéquat, et cela dans le respect et l’autonomisation.

Nous, les canadien-ne-s, nous nous enorgueillissons de notre système universel de soins de santé. Et pourtant, c’est un système qui laisse des gens de côté. Les personnes vivant avec un handicap sont souvent exclues des prises de décision concernant leur santé, les travailleur-euses du sexe se retrouvent encore et toujours dans des situations où la conversation finit par porter sur leur travail plutôt que sur leur santé, des gardiens de l’avortement sont dispersés dans l’ensemble de notre système de santé, les personnes vivant dans la pauvreté sont rejetées, les personnes qui se droguent sont mises à l’écart et les nouveaux arrivants et les réfugiés sont incompris, tandis que les pratiques autochtones sont globalement rejetées. Pour couronner le tout, le racisme, la grossophobie, l’homophobie, la transphobie et l’âgisme (parmi d’autres thèmes) continuent de s’immiscer dans les échanges entre les client-e-s et ceux qui en prennent soin.

Mais toutes les expériences ne sont pas négatives. Il existe aussi beaucoup de beaux exemples de professionnels de la santé qui sont allés au-delà de la stigmatisation et offrent à leurs client-e-s le soutien dont ils et elle ont besoin. Mais à moins que nous ne parvenions à œuvrer ensemble en faveur de relations favorisant la bonne santé des personnes, les gens et les communautés du Canada continueront d’être mis à l’écart du système « universel » de soins de santé.

Nous avons donc pris l’initiative suivante : notre semaine de campagne SSG, dont l’édition de cette année s’intitule “Comment définiriez-vous votre relation?”, propose des outils et des informations qui permettront tant aux prestataires de soins de santé qu’aux client-e-s d’établir des relations réciproques, afin de donner et de recevoir les meilleurs soins. Elle dote en outre les membres et les leaders des communautés, notamment les prestataires de soins de santé, d’outils visant à améliorer la capacité locale à traiter ce qui entrave les bonnes relations et soutenir une approche holistique de la santé. Le site web donne la parole à des professionnels de la santé et de défenseurs-euses ainsi qu’aux titulaires de droits et aux communautés qui continuent à se heurter à des obstacles, abordant les difficultés qu’ils et elles rencontrent et ce que les prestataires de santé peuvent mettre en place pour s’assurer que leurs cabinets et leurs cliniques soient plus inclusifs et accueillants vis-à-vis d’une plus grande diversité de personnes et de communautés.

Tandis que la Semaine SSG envisage les façons de faire en sorte que les professionnels de la santé soient inclusifs et accueillants, elle n’en propose pas moins des informations concernant la navigation sur internet à la recherche d’informations fiables sur la santé sexuelle, ou comment vous préparer à vos rendez-vous et à ces conversations complexes avec votre médecin, votre infirmier-ière, ou tout autre professionnel de la santé. Vous y trouverez des informations sur le dépistage des IST, votre intimité et vos droits humains. Tout ce dont vous avez besoin pour vous aider à obtenir les soins dont vous avez besoin est là, à portée de doigts.

Alors maintenant, posez-vous la question : comment définiriez-vous votre relation?

Pour en savoir plus sur la Semaine de sensibilisation sur la santé sexuelle et reproductive et les importantes relations entre professionnels de la santé les récipiendaires des soins de santé, rendez-vous sur le site https://srhweek.ca ou suivez le hashtag #SRH2016

Posté sur 2016-02-09