Action Canada invite les Nations Unies à intervenir dans la crise de l’éducation sexuelle en Ontario

 

À l’heure même où les élèves des quatre coins de la province de l’Ontario reprennent les classes, Action Canada, en collaboration avec le Centre SHORE, dépose une requête formelle aux Procédures spéciales des Nations Unies, pour dénoncer l’attaque du Gouvernement de l’Ontario à l’encontre du droit des jeunes de recevoir une éducation sexuelle complète, de qualité et fondée sur des données probantes.

En régressant à un programme pédagogique vieux de 20 ans, l’Ontario porte atteinte aux droits humains des jeunes personnes. Une éducation sexuelle qui est silencieuse sur des questions comme le consentement, l’orientation sexuelle et l’identité de genre, le mariage entre personnes de même sexe, de même que sur la sécurité dans le contexte d’internet, expose de nombreuses jeunes personnes au risque de vivre de la violence, de la discrimination, du harcèlement ainsi que des conséquences néfastes sur leur santé – notamment les jeunes femmes, les filles, les jeunes vivant avec un handicap ainsi que les jeunes personnes LGBTQ. Les gouvernements sont assujettis à des obligations – et ils ont notamment le devoir de s’assurer que leurs lois et politiques respectent le droit international des droits de la personne.

Les Procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme sont un mécanisme faisant appel à des experts indépendants en matière de droits humains, qui examinent la situation de ces droits dans le monde, contribuent au développement de normes internationales en matière de droits humains, fournissent de l’assistance technique à des gouvernements et s’occupent de plaintes relatives à des violations de droits humains, demandant que les violations soient évitées, arrêtées, examinées, ou encore que des actions soient prises pour y remédier.

La requête qui sera déposée aux Procédures spéciales des Nations Unies attire l’attention sur l’annonce faite le 11 juillet 2018 par la ministre ontarienne de l’Éducation, Lisa Thompson, selon laquelle un programme vieillot en matière d’éducation sexuelle, datant de 1998, allait être à nouveau enseigné en Ontario. Ceci aurait pour conséquence que les élèves de l’Ontario recevraient une éducation sexuelle figurant parmi les plus désuètes au Canada, en comparaison avec les autres provinces et territoires. Notre mémoire signale également de sérieuses craintes concernant la menace de représailles à l’encontre des enseignant-es de l’Ontario qui continueraient d’enseigner le programme pédagogique plus récent (de 2015).

Posté sur 2018-09-04