L’éducation sexuelle sauve des vies! Êtes-vous engagé-e?

Ayant grandi avec deux mères lesbiennes dans les années 1990, je sais ce que ça veut dire de se sentir différente et savoir que plusieurs personnes considèrent cette différence comme étant « mauvaise » et honteuse. Depuis que je suis jeune, j’ai su que j’étais différente car, à l’école, je ne voyais ma famille nulle part. Personne ne parlait des familles comme la mienne et toutes les activités scolaires comme la création d’arbres généalogiques, la lecture ou les bricolages des Fêtes étaient axées sur les familles formées d’une maman et d’un papa.


À l’heure actuelle, dans les écoles du pays, des centaines de milliers de jeunes personnes vivent la même chose que moi. C’est peut-être qu’elles ne cadrent pas tout à fait dans le portrait, ou à cause de leur identité de genre ou de leur orientation sexuelle; peut-être ont-elles deux pères ou deux mères, ou sont-elles élevées par leurs grands-parents; ou peut-être sont-elles intimidées et pointées du doigt parce qu’elles sont différentes.
Voici le problème : La désinformation sur l’éducation sexuelle et l’exploitation des craintes du public à des fins politiques sont en plein essor, dans notre pays. Et pour les jeunes, les pertes potentielles dans cette lutte sont claires : leur santé, leur sécurité et leur bien-être. L’éducation sexuelle, lorsqu’adéquate, sauve des vies.
C’est pourquoi je vous invite à faire un don urgent dès aujourd’hui. Investissez dans la santé sexuelle des jeunes par un don mensuel ou unique, en cliquant sans tarder sur le bouton « Faire un don ».

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Merci,
Makeda Zook

 

Mon histoire vous intéresse? 

Juste avant ma naissance, en 1986, mes mères ont été les premières de la Colombie-Britannique à obtenir des avantages sociaux pour conjointes de même sexe auprès du conseil scolaire du district de Vancouver. Mais après ma naissance, seul le nom de ma mère biologique pouvait être inscrit sur mon certificat de naissance, et mon autre mère n’avait aucun droit – notre famille n’était pas reconnue par la loi et les politiques de la province et du pays.

N’étant pas reconnue par la loi et les politiques, je me sentais invisible et isolée, et je craignais d’être intimidée pour ma différence. À six ans, j’avais peur de me faire des ami-es et de les inviter chez moi.

Je me souviens du jour où ma mère non biologique m’a adoptée. À l’époque, c’était le seul moyen qu’elle soit légalement reconnue comme parent. J’avais neuf ans. Nous vivions en Ontario depuis quelques années. Je ne l’ai dit à personne, pas même à mes meilleures amies, mais intérieurement je débordais de joie. Je comprenais l’importance de cette journée. Je savais que, d’une certaine façon, cela allait rendre notre famille plus « légitime » au regard de la loi. À mes yeux, ceci symbolisait l’espoir qu’un jour, j’aie moins peur, ou moins envie de me cacher.

Dans les années 1990, rares étaient les représentations de ma famille à l’école ou dans les médias de masse. Les seuls modèles que j’ai eus étaient trois livres pour enfants que mes mères et leurs amies lesbiennes avaient achetés pour moi dans des librairies féministes marginales. Ces trois titres ont d’ailleurs été le sujet d’une contestation devant la Cour suprême du Canada, après qu’un district scolaire de la Colombie-Britannique les ait interdits en classe de crainte qu’ils perpétuent un agenda gai et ne conviennent pas à l’âge des enfants.

Qu’y a-t-il d’inapproprié d’apprendre les diverses formes que l’amour et la famille peuvent prendre? La présence de ces livres dans les bibliothèques scolaires était une façon d’offrir des représentations là où il n’y en avait pas, et de donner un peu de sécurité et de soutien à des enfants qui faisaient (et font encore) face à des définitions très étroites de la famille, de l’amour, des relations et des options de grossesse.

C’est pourquoi j’ai tant à cœur de disséminer Au-delà de l’essentiel, la ressource d’éducation sexuelle d’Action Canada, dans le plus grand nombre d’écoles possible. Je suis fière de faire partie d’un organisme qui aide les personnes enseignantes à présenter du matériel inclusif dès le début, et non après-coup, sur la sexualité, l’anatomie, les relations et le choix.

Nous menons présentement une recherche sur l’état de la santé sexuelle au Canada; nous utiliserons ses conclusions pour continuer de mobiliser l’appui du public et de nos gouvernements à une éducation sexuelle de qualité d’un bout à l’autre du pays.

Nous collaborons également avec des partenaires locaux et des alliés dans diverses provinces, notamment au dépôt d’un appel urgent aux Procédures spéciales des Nations Unies sur les violations de droits humains concernant l’abrogation du programme scolaire de 2015 en Ontario et la création d’une ligne pour la dénonciation d’enseignant-es. Devant les forces sociales conservatrices qui s’organisent dans plusieurs provinces et qui galvanisent des leaders politiques à travers le pays, il est plus crucial que jamais de bâtir une campagne nationale solide, durable, d’approche souple et capable de s’adapter à un paysage politique en constante évolution.

L’éducation sexuelle, ce n’est pas « controversé ». En vous engageant à un don mensuel, vous nous aiderez à bâtir notre campagne durable pour promouvoir une éducation sexuelle inclusive, complète et fondée sur les droits humains, à l’échelle du pays. Nous avons besoin de votre soutien de toute urgence.

Cordialement,

Makeda Zook

Posté sur 2018-11-08