Action Canada pour la santé et les droits sexuels : soulagement que l’administration Biden compte parmi ses priorités l’annulation de la Règle du bâillon mondial

La Règle du bâillon mondial (ou « Politique de Mexico ») a causé des préjudices réels et graves à d’innombrables femmes dans le monde entier et constitue une violation des accords internationaux de développement signés par les États-Unis.

La version Trump de la Règle du bâillon mondial a été plus extrême que celle des administrations précédentes et s’étendait à toute l’assistance sanitaire mondiale fournie par les ministères américains. En 2019, la Règle du bâillon mondial s’est étendue, de plus, aux activités d’autres donateurs et organismes non gouvernementaux. Les répercussions politiques et financières ont été majeures et de grande portée. La politique de Trump a eu un impact de 12 milliards de dollars US sur le financement en santé mondiale, qui comprenait des programmes pour la santé maternelle, la planification des naissances, la prévention et le traitement du VIH/sida, etc. Cette politique a provoqué une pénurie de ressources, la fermeture d’établissements de santé et un froid dans tous les soins connexes (y compris la prestation de services de planification des naissances, de conseils en matière de contraception, etc.) ainsi que sur le plaidoyer, tout en privant les personnes de services d’avortement sécuritaire et légal.

Depuis 2015 et en réaction à la présidence de Trump, le Canada a donné une orientation claire par son soutien aux services complets de santé génésique, y compris les soins d’avortement. Cet engagement a été renforcé en réponse au déficit de financement croissant, avec 1,4 milliard $ par an consacrés à la santé mondiale, dont 700 millions $ par an pour la santé et les droits sexuels et génésiques.

La Règle du bâillon mondial et les politiques semblables violent le droit international des droits de la personne et vont à l’encontre du travail des organismes féministes et de défense des droits des femmes dans le monde entier. L’abrogation de la Règle du bâillon mondial offre aux États-Unis et au Canada l’occasion d’harmoniser leurs efforts pour combler le manque de financement mondial pour la prestation d’informations et de services complets en matière de santé sexuelle et génésique ainsi que pour soutenir les organismes féministes et de défense des droits des femmes qui sont au premier plan du plaidoyer, de la recherche, de l’innovation et de la création de mouvements dans ce domaine.

Le refus flagrant de respecter les décisions des femmes et des personnes transgenres concernant leur propre corps est une violation des droits de la personne et contraint de nombreuses personnes qui désirent des soins d’avortement à recourir à des pratiques dangereuses.

Outre les obstacles politiques, les soins d’avortement sont un service médical essentiel qui a été affecté par la COVID, au Canada et dans le monde entier. La politique et les limites imposées aux soins de santé primaires et aux voyages, ainsi que les obstacles financiers, entraînent que des personnes qui cherchent à se faire soigner retardent l’avortement ou ne peuvent pas y avoir accès. Les gouvernements du monde entier, y compris le Canada et les États-Unis, doivent reconnaître que l’avortement est essentiel et prendre des mesures pour en garantir l’accès pendant la pandémie, tant sur leur territoire qu’à l’étranger.

L’administration Biden a du pain sur la planche sur la scène mondiale. L’abrogation de la Règle du bâillon mondial est une bonne première étape à venir, mais elle doit s’accompagner d’engagements politiques et financiers mondiaux qui soutiennent les droits sexuels et génésiques sur le terrain.
— Kara Gillies, directrice générale, Action Canada pour la santé et les droits sexuels
Posté sur 2021-01-20