Avortement

uterus illustration

Un avortement est une intervention médicale qui met fin à une grossesse. 

L’avortement est légal, sécuritaire et courant, au Canada. Approximativement une personne sur trois qui peut devenir enceinte se fera avorter au cours de sa vie. Il n’y a pas de limite légale concernant le moment de l’avortement, au Canada, mais les cliniques et les hôpitaux n’ont pas tous les mêmes limites concernant le moment le plus tardif de la grossesse jusqu’auquel ils offrent l’avortement. À l’heure actuelle, certaines cliniques d’avortement offrent l’intervention jusqu’à 24 semaines d’âge gestationnel (ou « AG », c’est-à-dire le temps écoulé depuis le premier jour de tes dernières règles), au Canada, mais seulement dans certaines provinces. Au-delà de 24 semaines, l’intervention est accessible seulement sur recommandation plus spécialisée et nécessite parfois d’aller à l’extérieur du pays.

Des personnes ont besoin de soins d’avortement à différents stades de la grossesse pour diverses raisons. Pour trouver un·e prestataire près de chez toi, téléphone ou envoie un texto à notre Ligne d’accès.

Il existe deux types d’avortement :

  • l’avortement médical (effectué à l’aide de médicaments); et
  • l’avortement chirurgical ou en clinique (pendant lequel un·e prestataire de soins de santé retire aussi les tissus de la grossesse).

Ces deux interventions sont sûres et comportent un taux extrêmement faible de complications, qui n’ont pas d’incidence sur tes chances futures de grossesse.

Avortement médical

L’avortement médical se fait par une combinaison de médicaments (mifépristone et misoprostol) pour mettre fin à une grossesse. Santé Canada recommande son utilisation jusqu’à neuf semaines après tes dernières règles, mais certain·e·s prestataires peuvent l’offrir plus tard, jusqu’à 10 ou 11 semaines après les dernières règles, conformément aux lignes directrices internationales.

Avant de procéder à l’avortement médical, on te fournira une séance de counseling pour s’assurer que personne ne fait pression sur toi pour que tu te fasses avorter. On pourrait te faire passer une échographie, des analyses sanguines et d’autres tests pour vérifier le stade de la grossesse et confirmer qu’elle est située dans ton utérus.

Il faut une ordonnance pour ces médicaments. Tu te procures les médicaments auprès de ton/ta prestataire de soins de santé ou en pharmacie. 

Il y a deux médicaments dans la boîte. Un premier médicament, la mifépristone, empêche la grossesse de se poursuivre. Entre 24 et 48 heures plus tard, tu prends quatre comprimés du second médicament, le misoprostol, en les faisant fondre entre tes joues et tes gencives ou en les insérant dans ton vagin. Cela provoque des crampes et des saignements, qui expulsent les tissus de la grossesse. 

Soixante-quinze p. cent (75 %) des personnes trouvent que la douleur associée à l’avortement médical est moyennement inconfortable, alors que 25 % la trouvent plus sévère. Pour plus de confort pendant le processus, ton/ta prestataire de soins de santé peut te prescrire un analgésique ou tu peux utiliser des analgésiques en vente libre, un coussin chauffant ou d’autres choses qui aident à soulager les crampes. Le saignement et l’expulsion des tissus commencent dès 45 minutes après la prise du deuxième médicament; les saignements et les crampes plus intenses durent généralement entre quatre et 24 heures. 

Il est normal d’avoir des saignements, qui s’estompent et qui deviennent plus légers, dans les deux à six semaines après l’avortement médical. 

La plupart des prestataires te demanderont de revenir à la clinique ou de faire des analyses de sang de suivi entre sept et 14 jours après l’avortement médical, pour confirmer qu’il a fonctionné et que tous les tissus ont été expulsés. Certain·e·s prestataires te demanderont plutôt de faire un test de grossesse urinaire entre quatre et six semaines après l’avortement médical. Il arrive dans de rares cas (environ 2 %) que les tissus de la grossesse ne sont pas tous expulsés du corps; tu pourrais alors avoir besoin de plus de médicaments ou d’un avortement chirurgical pour terminer l’avortement. 
 

Avortement chirurgical ou en clinique

L’avortement chirurgical ou en clinique est pratiqué par un·e prestataire de soins de santé dans une clinique ou un hôpital. 

Avant de procéder à l’avortement chirurgical, on te fournira une séance de counseling pour s’assurer que personne ne fait pression sur toi pour que tu te fasses avorter. 

L’intervention proprement dite prend environ deux à dix minutes, mais tu peux t’attendre à rester à la clinique ou à l’hôpital pendant deux à quatre heures.

Les avortements pratiqués en clinique impliquent généralement une anesthésie locale (une petite injection pour engourdir le col de l’utérus) de même qu’une sédation consciente, c’est-à-dire une combinaison de médicaments pour t’aider à te détendre (sédatif) et pour bloquer la douleur (anesthésique). Tu seras toujours éveillé·e pendant la sédation consciente, mais tu ne ressentiras pas de douleur pendant l’intervention et généralement tu ne te souviendras pas de grand-chose par la suite. La plupart des avortements en milieu hospitalier sont pratiqués sous anesthésie générale, c’est-à-dire que tu es endormi·e durant l’intervention.

Pendant l’intervention, un·e prestataire de soins de santé dilate (élargit) le col de l’utérus et retire délicatement les tissus de la grossesse par aspiration et parfois à l’aide d’autres instruments médicaux. Il n’y a ni coupure ni suture; l’intervention se fait par l’ouverture déjà existante de l’utérus.

Coûts

L’avortement chirurgical est entièrement couvert par l’assurance maladie provinciale ou territoriale, les Services de santé non assurés et le Programme fédéral de santé intérimaire.

L’avortement médical (Mifegymiso) est entièrement couvert par les régimes d’assurance maladie provinciaux ou territoriaux, les Services de santé non assurés et le Programme fédéral de santé intérimaire. La seule exception est le Nunavut, où la plupart des patient·e·s peuvent accéder à une couverture par les programmes fédéraux. 

Si tu as recours à l’avortement et que tu as l’un de ces types de couverture, tu ne devrais pas avoir à payer de ta poche le coût de l’intervention ou des pilules. Mais il y a quelques exceptions : 

  • Certaines cliniques facturent des frais administratifs. Ces coûts varient d’une clinique à l’autre; adresse-toi à ton/ta prestataire pour plus d’information sur ces frais. 
  • Si tu dois te rendre à l’extérieur de ta province ou de ton territoire de résidence (voir la section ci-dessous). 

Si tu n’as pas d’assurance maladie provinciale ou territoriale, certains régimes d’assurance privés couvrent les coûts de l’avortement. Si tu n’as pas d’assurance privée, certaines cliniques offrent des tarifs réduits ou des programmes d’aide aux personnes non assurées. Si tu n’as pas d’assurance maladie provinciale ou territoriale et as besoin de soutien pour payer le coût d’un avortement, téléphone ou envoie un texto à notre Ligne d’accès.

Voyager à l’extérieur de ta province ou de ton territoire de résidence 

Si tu as une assurance maladie provinciale, mais que tu dois te rendre à l’extérieur de ta province ou de ton territoire de résidence pour obtenir des services d’avortement, voici quelques points à considérer : 

  • Les interventions et services médicaux sont couverts par la facturation interprovinciale. Si tu dois obtenir un avortement chirurgical en dehors de ta province de résidence, les hôpitaux sont généralement mieux équipés que les cliniques autonomes pour prendre en charge le traitement de la facturation interprovinciale. 
  • Les médicaments ne sont pas couverts par la facturation interprovinciale. Si tu dois recourir à l’avortement médical (Mifegymiso) en dehors de ta province de résidence, tu devras le payer de ta poche ou compter sur une assurance privée.

Trouver un·e prestataire

Il y a beaucoup d’informations déroutantes et trompeuses en ligne, concernant les endroits où l’on peut avoir accès à un avortement. Pour trouver un·e prestataire d’avortement digne de confiance, consulte notre répertoire en ligne, téléphone ou envoie un texto à notre Ligne d’accès ou visite le site Web Choice Connect.

Les centres de crise de grossesse (CCG) sont des organismes anti-choix, affiliés pour la plupart à une religion mais pouvant ressembler à une clinique ou à un centre communautaire. Pour savoir comment détecter qu’il s’agit d’un CCG et comment trouver des informations fiables sur la santé sexuelle en ligne, clique ici

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