Étape 1 : Informez-vous.

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Demander à une prescription pour un avortement par médicaments à un·e prestataire de soins de santé, ça prend du courage!

Vous vous sentirez peut-être plus en confiance si vous avez toutes les informations nécessaires. Vous trouverez ci-dessous des renseignements sur l’avortement par médicaments au Canada, sur la manière d’éviter les activistes anti-choix et sur ce que vous pouvez faire si un·e médecin ou un·e infirmier·ère praticien·ne refuse de vous aider.

Vous trouverez aussi ici des ressources à partager avec votre prestataire de soins de santé.

Les faits sur l’avortement par médicaments au Canada

L’avortement par médicaments se fait généralement au moyen d’une combinaison de deux médicaments, la mifépristone et le misoprostol, pour mettre fin à une grossesse. Au Canada, la mifépristone et le misoprostol sont prescrits ensemble dans une seule boîte sous le nom commercial Mifegymiso (mi-fé-ji-mi-so). 

Le Mifegymiso est offert au Canada depuis 2017. Puisque Santé Canada a modifié plusieurs fois ses directives au sujet de ce médicament depuis son approbation, certain·e·s prestataires de soins de santé pourraient ne pas connaître les plus récentes informations.

Voici ce que vous devriez savoir au sujet du Mifegymiso :
  • Ce produit est approuvé par Santé Canada pour une utilisation jusqu’à 9 semaines de grossesse*, mais certain·e·s prestataires de soins de santé peuvent le prescrire un peu plus tard.
  • On peut l’utiliser sans faire une échographie préalable. Les prestataires de soins de santé peuvent utiliser leur jugement médical pour dater la grossesse et pour évaluer le risque de grossesse extra-utérine (ectopique)**. La confirmation de la grossesse et l’estimation de la durée de la grossesse en se basant sur les dernières règles peuvent suffire. Un·e prestataire de soins de santé peut aussi dater une grossesse au moyen d’analyses sanguines et d’un examen manuel.
  • Il peut être prescrit par n’importe quel·le médecin de famille ou infirmier·ère praticien·ne. Au Québec, les sages-femmes peuvent également le prescrire. Si un·e prestataire de soins primaires n’offre pas encore l’avortement par médicaments, il/elle peut commencer à le faire à tout moment. Consultez la section « Ressources pour les professionnel·le·s des soins de santé ».
  • Il est gratuit pour les personnes qui possèdent une carte d’assurance maladie canadienne valide. En Alberta, une preuve d’adresse suffit.
  • La consultation pour une prescription peut se faire virtuellement dans certaines régions. On appelle cela « avortement par télémédecine » ou « sans contact physique ». Le rendez-vous peut avoir lieu par téléphone ou en ligne, puis vous récupérez les médicaments dans une pharmacie locale. Contactez la Ligne d’accès pour de l’aide afin de trouver un·e prestataire virtuel·le. 

*L’expression « durée de gestation » (ou « durée gestationnelle ») signifie depuis combien de temps la grossesse est commencée. On la mesure en semaine et jours, à partir de la première journée de vos plus récentes règles, jusqu’à la date actuelle.

**Certain·e·s prestataires de soins de santé peuvent toutefois exiger ou recommander une échographie (ou « ultrasonographie »). Cela peut également être nécessaire dans certains cas, par exemple si la personne a des symptômes de grossesse extra-utérine ou si la date de ses dernières règles n’est pas connue. Des prestataires de soins qui ne sont pas à l’aise avec l’avortement pourraient demander une échographie parce qu’ils/elles pensent que cela pourrait faire changer d’avis la personne concernée. Vous avez le droit de demander à un·e prestataire de soins de santé de vous expliquer pourquoi il/elle souhaite réaliser une échographie; et vous avez le droit de lui demander de ne pas vous montrer l’écran ou les images.

Comment fonctionne l’avortement par médicaments?

L’avortement par médicaments utilise une combinaison de deux médicaments (mifépristone et misoprostol) pour mettre fin à une grossesse.

On prend d’abord la mifépristone, pour empêcher la grossesse de se développer davantage.
Puis on prend le misoprostol, entre 24 et 48 heures plus tard. Ce médicament cause des crampes et des saignements, qui expulsent les tissus de la grossesse.

L’avortement par médicaments convient-il à n’importe qui?

L’avortement par médicaments peut ne pas convenir à tout le monde ou à toutes les grossesses. Pour obtenir des informations plus détaillées sur la pertinence d’un avortement par médicaments dans votre cas, veuillez consulter le guide d’information destiné aux patientes Mifegymiso.

L’avortement par médicaments peut convenir si :
  • Vous avez confirmé au moyen d’un test d’urine que vous êtes enceinte.
  • Vos règles sont régulières, c’est-à-dire que vous avez des saignements menstruels toutes les 4 ou 5 semaines, approximativement.
  • Vous êtes enceinte depuis moins de 9 semaines*
L’avortement par médicaments peut ne pas convenir si : 
  • Vous avez un problème connu de saignement.
  • Vous prenez un médicament pour prévenir ou traiter les caillots sanguins.
  • Vous prenez des stéroïdes ou des corticostéroïdes.
  • Vous avez une insuffisance surrénale.
  • Vous êtes allergique à la mifépristone, au misoprostol ou aux prostaglandines.

Note: Si vous portez un dispositif intra-utérin (ou « stérilet »), il doit être enlevé avant un avortement par médicaments. 


*Mifegymiso est recommandé par Santé Canada jusqu’à 9 semaines (63 jours) de grossesse. Dans de nombreux pays, cette combinaison de médicaments est utilisée de manière sûre et courante jusqu’à 12 semaines, voire plus. Certain·e·s prestataires au Canada le prescrivent jusqu’à 12 semaines; il peut donc être utile de demander à votre prestataire si votre grossesse est inférieure à 12 semaines.

Est-ce que j’aurai à payer pour obtenir un avortement par médicaments?

Si vous avez une assurance maladie canadienne, vous n’avez pas à payer pour un avortement par médicaments. Une assurance maladie canadienne inclut tous les régimes provinciaux et territoriaux ainsi que les régimes pour les réfugié·e·s (PFSI), aux Autochtones (SSNA) et aux militaires (SSFC).

Votre prestataire de soins de santé peut vous prescrire Mifegymiso, que vous pourrez ensuite vous procurer en pharmacie. Vous devrez présenter une carte d’assurance maladie valide pour obtenir Mifegymiso gratuitement en pharmacie.

Si vous ne vous trouvez pas dans la province ou le territoire où vous avez votre assurance maladie, vous devrez peut-être payer de votre poche et demander un remboursement. Vous pouvez contacter directement votre assureur pour vous renseigner sur cette procédure et demander à la pharmacie si votre assurance maladie est acceptée.

Vous pouvez contacter notre Ligne d’accès* pour obtenir du soutien si :

  • votre carte d’assurance maladie est expirée;
  • vous avez une carte d’assurance maladie, mais n’y avez pas accès;
  • vous n’avez pas de preuve de couverture d’assurance maladie canadienne;
  • vous avez une carte d’assurance maladie, mais vous vous trouvez dans une autre province/territoire;
  • vous n’avez aucune assurance;
  • votre assurance ne couvre pas Mifegymiso. 

*Téléphonez au 1-888-647-2725 ou envoyez un texto au 613-800-6757

Qui peut prescrire un avortement par médicaments?

La loi au Canada autorise seulement certain·e·s prestataires de soins de santé à prescrire Mifegymiso :

  • Prestataires de soins de santé primaires
  • Médecins de famille/omnipraticien·ne·s
  • Médecins généralistes
  • Infirmier·ière·s praticien·ne·s
  • Obstétricien·ne·s et gynécologues
  • Sages-femmes au Québec

Dans certaines provinces, des sages-femmes et des infirmier·ère·s autorisé·e·s (IA) participent aux soins liés à l’avortement en collaboration avec un·e prestataire de soins primaires qui rédige l’ordonnance.

Est-il possible d’« inverser » un avortement par médicaments?

Vous avez peut-être entendu certaines personnes parler d’une « inversion de l’avortement » (ou d’un « renversement »). Il n’existe aucun traitement approuvé par Santé Canada pour inverser l’avortement. Tout traitement qui vise à inverser l’avortement est potentiellement dangereux pour votre santé.

Après avoir commencé un avortement par médicaments, vous pouvez arrêter ce processus, mais il n’est pas possible de l’inverser. Cela signifie que si vous changez d’avis, vous pouvez choisir de ne pas terminer la prise des médicaments, mais il n’y a aucun moyen d’annuler les effets des médicaments déjà pris. Veuillez consulter votre prestataire de soins de santé si vous envisagez cette option.

Si vous n’êtes pas certaine de vouloir un avortement, plusieurs ressources peuvent vous apporter du soutien pour prendre la décision qui vous convient le mieux.

Est-ce qu’un·e prestataire de soins de santé peut refuser de fournir un avortement?

Les prestataires de soins de santé ont le droit d’avoir leurs convictions personnelles sur l’avortement, mais ne doivent pas empêcher ou retarder l’accès à des soins médicaux. Des politiques précises définissent ce que les médecins et les infirmier·ère·s doivent faire s’ils/elles refusent de pratiquer un avortement en raison de leurs valeurs ou convictions personnelles.  

Médecins de famille

Un·e médecin au Canada peut refuser de fournir des soins d’avortement.

En Alberta, en Colombie-Britannique, à l’Île-du-Prince-Édouard, au Québec et en Saskatchewan, les médecins doivent s’assurer que les personnes ont accès à un·e autre médecin ou à des informations. Ils/elles ne sont pas obligé·e·s d’orienter les personnes vers un·e prestataire qui pratique l’avortement.

En Ontario et en Nouvelle-Écosse, les médecins peuvent refuser de fournir un avortement, mais ils/elles ont la responsabilité de s’assurer que la personne qui le souhaite ait accès à un·e prestataire qui offre l’avortement. Cela signifie qu’ils/elles doivent :

  • vous dire qu’ils/elles refusent pour des raisons personnelles, et non professionnelles; et
  • vous offrir rapidement une orientation « efficace » – ce qui signifie qu’ils/elles doivent vous diriger vers un·e autre médecin ou une clinique qui fournit l’avortement. Cette orientation ne devrait pas être pour aller dans un service de counseling ni un centre de crise de grossesse.

Infirmier·ère·s praticien·ne·s 

Un·e infirmier·ère praticien·ne au Canada peut refuser de fournir des soins d’avortement.

En Colombie-Britannique et au Manitoba, les infirmier·ère·s peuvent refuser de fournir un avortement, mais ont toujours la responsabilité de s’assurer que vous avez accès à quelqu’un d’autre qui peut vous aider.

Pour plus d’info sur le refus de soins fondé sur des croyances par province/territoire, veuillez consulter le Tableau de bord de l’accès à l’avortement.

Comment éviter les activités anti-choix?

Il existe de nombreux groupes anti-avortement au Canada. Certains ont des établissements qu’ils appellent « centres de crise de grossesse » (CCG), qui se présentent comme des lieux où les personnes peuvent obtenir de l’aide en cas de grossesse non planifiée. Plusieurs de ces centres sont liés à des organismes religieux, mais ils ne le mentionnent pas toujours clairement.

Ces CCG essaient souvent de dissuader des personnes de se faire avorter. Pour cela, ils fournissent des informations erronées ou trompeuses. Ils peuvent également susciter de la honte ou de la culpabilité, ou exercer des pressions sur la personne pour qu’elle poursuive sa grossesse, parfois au moyen de raisons religieuses.

Certains CCG ressemblent à des cliniques de santé et peuvent offrir des services médicaux tels que des échographies. Certains CCG proposent des programmes ou des fournitures pratiques aux nouveaux parents, comme des vêtements pour bébés et des couches. Cela pourrait être utile pour une personne qui choisit de poursuivre sa grossesse, mais il n’est jamais acceptable de pousser quelqu’un à prendre une décision spécifique concernant une grossesse. Prendre une décision au sujet d’une grossesse peut être compliqué. Chaque personne a le droit d’avoir quelqu’un qui l’écoute sans la juger et qui la soutient dans ce qu’elle pense être le meilleur choix pour elle-même.

Conseils pour éviter les centres de crise de grossesse

Si un·e infirmier·ère ou un·e médecin vous offre une orientation pour du counseling alors que vous demandez un avortement, voici ce que vous pouvez faire : 

  • Vérifiez si le service proposé figure sur cette liste des groupes anti-choix connus, compilée par la Coalition pour le droit à l’avortement au Canada (CADC).
  • Avant de leur donner vos renseignements personnels, demandez quels services sont offerts.
  • Demandez-leur directement s’ils fournissent des soins d’avortement sur place.
  • Demandez-leur s’ils ont des liens à un organisme religieux ou à une église. Leur site Web pourrait présenter cette information, au bas de l’écran ou sur la page À propos. 

Ces informations font partie de « Demander un avortement – Guide de poche », qui fournit des faits et des conseils pour demander à un professionnel de santé un avortement par médicaments. Il a été mis à jour en avril 2025.

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Les opinions exprimées ne reflètent pas nécessairement celles de Santé Canada.